Vendredi 10 avril, 0 h 11
Épuisé, je jette les clés sur la commode installée dans le vestibule, claque la porte du pied et abandonne mes chaussures dans l’entrée. Mes orteils libérés, je me sens mieux et m’empresse de regagner ma chambre pour ajouter une pierre de plus au grand édifice du désordre. Je me dénude dans la lumière orangée qui s’infiltre par les fenêtres aux volets grands ouverts sur l’esplanade de Borderouge et laisse mes habits en vrac sur la pile déjà indécente. Une fois dans le plus simple appareil, j’enfile un caleçon et mon teeshirt fétiche à manches longues floqué d’une photo des membres de Noir Désir vu de dos, avec la mention Tostaky en plein milieu. Un souvenir d’un concert partagé avec Sophie, une éternité plus tôt, au début du millénaire, sur le plateau du Larzac. Un bout de tissu dans lequel j’aime encore m’endormir.
Ainsi accoutré, je reviens dans le salon et considère ma chaine stéréo. J’ai besoin de me changer les idées sans savoir si j’y parviendrais après une soirée passée au poste avec mes collègues, à tenter de nous familiariser avec une application dématérialisée qui vise à faciliter la commission de crimes en tout genre. J’hésite un instant devant la pile de CD et me décide finalement pour un album du Boss, une compilation de morceaux choisis. J’ai l’impression que sa voix rocailleuse, chaude, si chargée d’émotions, réussira à me transporter dans un autre monde. La lecture juste enclenchée et les notes de Streets of Philadelphia envahissent la pièce aux murs blancs. Une bouteille de Whisky trône sur la table basse, ainsi qu’un verre sale qui ne me rebute pas assez pour que j’en cherche un propre dans la cuisine. Je le remplis du liquide ambré et m’affale sur le canapé, mon regard s’échappant vers la baie vitrée m’offrant le spectacle d’immeubles rendus fantomatiques par le brouillard.
Une rasade avalée et je me sens déjà mieux, la gorge un peu en feu, mais indéniablement plus détendu. Springsteen enchaîne avec Born to run et je me dis que tout est possible, qu’on arrivera à dépasser toutes les difficultés, que ça vaut la peine de se battre et que je le dois bien à mes filles. Je les imagine toutes les deux dans leurs chambres de l’ancien appartement que je partageais encore peu de temps auparavant avec Sophie, les paupières closes, si apaisées dans leur sommeil, chevauchant certainement des pégases qui les emportent dans des rêves multicolores. Comment accepter que des ténèbres les cernent ? Qu’autour d’elles, dans cette ville et dans le monde entier, des malades n’aient de cesse d’œuvrer pour accroitre leur puissance en écrasant des innocents sous leurs bottes ?
Dépité par mon incapacité à oublier ce que je ne n’ai appris que depuis quelques heures, j’absorbe une autre goulée du nectar des Highlands, les yeux grands ouverts dans la contemplation de l’horreur. Je me rappelle les mots du jeune informaticien et la chouette argentée sur fond noir. Athéna. Le symbole de la sagesse antique détournée de la plus abjecte des manières, et ces noms énigmatiques, produits par des cerveaux dégénérés en quête de légitimation par l’histoire. « Féal » signifiant membre de cette clique, comme pour bien souligner que les adeptes de cette fameuse « Alliance Palladium » expriment tous un vœu évoquant celui qui liait seigneur et vassal au Moyen-âge. Ou encore « Indulgences » pour compiler la liste des forfaits commandés par ces enfoirés, terme ironique pour celui qui sait qu’il désignait l’acte par lequel un prêtre pouvait autoriser la rémission des péchés contre des pièces sonnantes et trébuchantes à la même époque. Et que dire de « l’Agora », à l’origine place publique censée favoriser l’éclosion de la démocratie quand il ne s’agit en l’espèce que d’une messagerie cryptée permettant aux bandits de s’organiser pour commettre leurs méfaits ? Tout n’est que perversion, et la « Balance », ici, ne ressemble en rien à celle, céleste, qui pèse les âmes après la mort d’un croyant. Elle ne fait que recenser les crimes rendus et ceux reçus par les sectateurs pour vérifier qu’ils soient équilibrés, poussant le créditeur à utiliser le pouvoir de l’Alliance pour en perpétrer un nouveau à son profit, et obligeant le débiteur à s’enfoncer toujours plus dans l’abjection pour s’acquitter de ses dettes. Une machine à générer l’horreur, voilà sur quoi nous sommes tombés.
Définitivement convaincu que je n’arriverais pas à trouver l’apaisement dans l’alcool et les balades du chanteur américain, je me souviens de la chemise préparée par Damien que j’ai ramenée dans mon sac à dos abandonné dans l’entrée. Je parviens non sans mal à me relever pour revenir vers la patère qui le porte et retourne d’un pas las vers le canapé. J’allume la lampe de chevet trônant sur une petite table basse juste à côté avant d’en consulter le contenu. Je feuillette des pages sur lesquelles l’informaticien a imprimé ce qu’il découvrait à l’écran. La première expose les règles de cette bande ainsi exprimées :
Nulle loi ne nous contraint, à part les nôtres édictées à l’unanimité des Incréés. Notre communauté vise l’éternité. Elle accroit sa puissance à son profit avant celui de ses Féaux qui s’interdisent de lui porter préjudice, comme ils s’engagent à défendre les intérêts de ceux qui les précèdent. À sa mort, un Incréé ou un Féal est remplacé par sa première recrue. L’Alliance Palladium respecte l’équilibre des Balances.
Quelques termes restent encore énigmatiques, comme celui d’incréé, même s’il y a pas mal de chances pour qu’il désigne ceux qui ont inventé cette brillante organisation. Certainement les cinq cases vides au sommet de la pyramide, ou leurs prédécesseurs, si les premiers ont déjà disparu. Je lis la suite et les mots de Damien me reviennent en mémoire pendant que les phrases défilent, me permettant finalement de disposer d’une représentation assez pertinente de cette application que nous avions baptisée Athéna, en référence à la chouette, et ceci même si nulle part n’est mentionnée la déesse.
Les baffles relaient la voix rocailleuse hurlant Born in USA, mais mon esprit ne la goûte pas à sa juste mesure, tout concentré qu’il est à traquer une logique à cette automatisation criminelle. Je passe très vite sur les pages « Alliance Palladium » et « Indulgences » que nous avions pris le temps de consulter dans le petit bureau du SRPJ et fixe plutôt mon attention sur celle appelée « Féal ». Elle contient des informations succinctes : le nom généré par le programme, ici FALCO857, sa date d’entrée, hier, et la liste de ses propres recrutés, vide dans notre profil. Elle s’avérerait assurément plus intéressante dans celui d’un membre plus expérimenté.
Je considère la suivante, la fameuse « Balance ». Elle se divise en quatre. Les deux cases les plus hautes énumèrent les Indulgences déjà accomplies, celles demandées à gauche et les reçues à droite. Pour Al-Askari, l’obtention d’un titre de séjour d’une part et l’agression d’un syndicaliste d’autre part, chacune de ces actions valant deux bitcoins. Cette monnaie dématérialisée s’échange certainement à un cours élevé. Une opération décompte le tout et estime le niveau d’équilibre réel qui est parfait, dans notre cas. Ces deux cellules se répliquent un étage plus bas, mais cette fois pour lister des services en cours d’exécution, qu’ils soient sollicités ou acceptés. Sans surprise, ici, elles sont également vides.
Je relève les yeux, mes neurones exigeant sans crier gare une dose de nicotine pour à la fois calmer un manque et améliorer ma concentration compromise par la fatigue. Je ne résiste pas et me confectionne rapidement une cigarette qui brûle bientôt entre mes doigts. Je réfléchis. Si nous parvenons à débusquer d’autres membres de l’Alliance, cette page nous en apprendra beaucoup, même si la description des prestations dans cette compilation me paraît aussi succincte que dans le tableau déjà consulté.
En passant à la suivante, je comprends que Damien a dû cliquer sur la mission « agression d’un syndicaliste », car elle apparaît dans une case incrustée sur l’écran précédant. Il est noté juste à côté le nom de code CYSTAIR981, entre parenthèses, certainement l’identifiant du féal qui a demandé la réalisation de cette infraction. Voilà un renseignement intéressant. Il constitue presque une preuve qui pourrait nous permettre de confondre le commanditaire si nous arrivons finalement à trouver le bon ordinateur à espionner. Il est également indiqué plus bas : « indulgence simple/composée », le mot barré suggérant qu’un service peut se diviser en autant d’actions secondaires. Si, comme je le suppose, un lien hypertexte les révèle à partir de cette fenêtre, alors nous pouvons espérer débusquer autant de descriptions profitables avec, pour chacune d’elles, les pseudonymes des personnes impliquées. Une véritable mine d’or à exploiter ! Je poursuis, définitivement réveillé, aspirant à la chaine des nuages de fumée. Je lis un court texte qui présente la victime et la manière conseillée pour la rosser. Le paragraphe n’en dit pas plus que la page donnée à Al-Askari par ses contacts inconnus, complétée aussi par ce qu’ils lui avaient confié juste avant : « cible : Jacques Tillier. Adresse : 54 rue Émile Paul Heuillet. Opter pour une rencontre à son retour du travail, entre dix-huit et dix-neuf heures. Arme : batte de baseball. Dix coups maximums en évitant la tête. Date butoir : vendredi 10/04. » Je vois aussi un fichier image associé. En tournant la feuille, je reconnais la photo du syndicaliste.
Je lève les yeux, mon cœur frappant trop fort contre ma paroi thoracique, songeant qu’un seul féal identifié nous permettrait certainement de résoudre d’un coup toutes ses infractions. Enfin, celles commises grâce au logiciel. Le rêve de n’importe quel policier dans ma ligne de mire. Difficile de garder son sang-froid après ça…
J’avale une autre rasade d’alcool pour fêter ma trouvaille et le regrette aussitôt. C’est un miracle que je parvienne encore à maintenir un semblant de lucidité. J’éloigne le verre sur la table et écrase ma cigarette. Un son d’harmonica annonce The river et Bruce entame la chanson. Elle me réconforte. J’ai peut-être déniché le moyen de rendre le monde un peu meilleur.
Je reprends les feuilles, bien déterminé à achever mon étude avant que la fatigue ne m’accable. Je lis « Agora » en haut de la page. Cette partie présente la messagerie réservée aux adeptes de la secte criminelle. Je suis certain que, là aussi, cette application nous permettra de rassembler des renseignements essentiels. Mais comme, en l’occurrence, nous débarquons sur ces terres sauvages, ce chapitre est vierge.
Je passe au suivant, celui nommé « Profanes ». Un texte court m’en résume rapidement l’usage. Il s’agit de la procédure à respecter pour recruter de nouveaux membres. Elle est très détaillée et se divise en huit étapes qui collent bien avec ce que notre protégé a vécu. Il est bien précisé que chaque contact avec la cible doit impliquer des individus différents, tous affiliés à l’Alliance. Les instructions vont jusqu’aux propos qui doivent être échangés, les délais à tenir entre les rencontres, les rétorsions à prévoir si le postulant ne se révèle finalement pas fiable. Je frémis en découvrant que l’élimination est une option quand il est soupçonné de trahison. Le visage du réfugié apparaît en un flash vite éclipsé. Cet homme risque sa peau en nous aidant. Il est en danger de mort. Le moindre faux pas le condamnera. Je m’en doutais, je ne peux le nier, mais la lecture de la sentence peut décontenancer n’importe qui. Bref, j’envisage d’un autre regard le verre vide et surtout la bouteille qui le domine. Je le remplis en me disant que ce sera le dernier. Ça tombe bien, je suis presque au bout de mes peines.
Ce texte sinistre précède un nouveau tableur qui propose des cibles décrites avec un minimum d’informations, juste assez pour permettre aux recruteurs potentiels de faire leur marché. Je vois des colonnes identiques à celles du tableau des indulgences, comme « pays », « ville », « difficulté », « date butoir » et « prime ». Ainsi, mais ce n’est guère surprenant, tout enrôlement rapporte des bitcoins à celui qui parvient à s’en acquitter. Et pas mal, d’ailleurs, car je lis des chiffres qui varient entre cinq et trente-deux pour le plus élevé, mais Damien n’a certainement pas imprimé la totalité de la liste. Ces valeurs doivent s’ajuster en fonction de l’intérêt que l’Alliance porte à la personne qu’elle désire accueillir en son sein. Certains présentent sans doute des CV squattant le sommet des Charts tenus par les cabinets de chasseurs de têtes. Je me demande comment ces gens peuvent se retrouver là. Quand je pose les yeux sur la colonne « service attendu », je me dis qu’ils ont dû être signalés par des membres de l’organisation. J’en suis sûr lorsque j’arrive à la dernière page noircie d’une fiche permettant de rassembler ces renseignements, avec, en haut à droite, le prix qu’il rapportera à son auteur si finalement le recrutement réussit, à savoir un bitcoin. Une autre manière de s’enrichir en surfant sur ce site. Il y en a pour tout le monde…
Je reviens un peu en arrière et consulte les informations du tableau des profanes. Les prestations espérées sont variées. Éliminer une personne, décrocher un emploi, progresser dans la hiérarchie de son entreprise, de son administration, de son syndicat, de son association, de son parti politique, publier un livre, sortir un disque, devenir mannequin, intégrer une émission de téléréalité, être mis en relation avec un individu, trouver le grand amour, avoir un ami, être encensé par des articles de presse, briguer un mandat électif, se sentir protéger, se venger, faire peur, émerveiller son entourage, j’ai l’impression de déflorer toutes les aspirations du genre humain. Toutes celles que Méphistophélès pouvait utiliser pour corrompre les âmes perdues. La nausée me reprend. Comment lutter contre le diable ? J’en ai assez. Je peux bien attendre demain pour achever de peindre ce monde en noir. Il reste un fond de liquide dans mon verre. Je le vide sans regret et tente de me réconforter à l’écoute des balades du Boss. Bientôt mes paupières s’alourdissent.
Un bruit rythmé me fait sursauter. Je le reconnais tout en réalisant que je me suis endormi. C’est mon mobile qui m’appelle. Je me souviens de l’avoir laissé dans mon manteau suspendu à une patère du vestibule. Il joue la partition choisie pour un numéro inconnu, une rétro qui reproduit la sonnerie d’un vieux téléphone de mon enfance. Je m’empresse d’aller voir qui peut bien vouloir me contacter au milieu de la nuit. Juste après avoir lu l’heure en haut de l’écran, 1 h 36, je parviens à éviter que la messagerie ne s’enclenche.
— Allo ? je fais, d’une voix pâteuse.
— C’est Damien.
Le visage de mon jeune collègue informaticien s’impose.
— T’es encore au commissariat ? m’étonné-je.
— Oui. Je préfère profiter de la session pour avancer tant que c’est possible. Quand votre indic reviendra à son boulot, je ne pourrai pas continuer à me connecter.
— Bien vu, mais il faudrait aussi que tu dormes un peu. Comme Al-Askari, d’ailleurs…
— Je ne vais pas tarder.
Il toussote.
— En fait, j’avais décidé de lâcher l’affaire quand j’ai été pris d’un scrupule. J’ai donc réinitialisé une dernière fois l’application en cliquant sur la chouette avant de jeter un œil sur les Indulgences les plus récentes. C’est facile, elles apparaissent en haut de la liste.
— Et ?
— Il y a un nouveau contrat.
— Logique, non ?
— Certes, mais celui-là nous concerne au premier chef. Il est localisé à Toulouse.
Il ne manque plus que ça… À peine avons-nous défini une stratégie dans la douleur que ce programme s’amuse à nous bousculer.
— Des informations exploitables ?
— Quelques-unes. D’abord, la date butoir est fixée à dimanche 12 avril à minuit. J’ai regardé les autres commandes de meurtre et ça me paraît assez inhabituel, car normalement le délai est plus important. Les commanditaires sont pressés et ça colle avec la prime qu’ils proposent, soit 128 bitcoins, ce qui représente le triple de la moyenne des paiements offerts pour un crime. Là encore, c’est raccord avec le niveau de difficulté renseigné, à savoir expert.
De mieux en mieux.
— On a des éléments nous permettant de déterminer leur proie ?
— La colonne, « description succincte », indique juste : « cible non armée, approche facile, préférer une méthode classique ».
— Ça peut désigner la quasi-totalité de la population, commenté-je.
Je réfléchis. Méthode classique. Ces gars veulent aller vite.
— Ils doivent parler d’une exécution par balle, murmuré-je.
— C’est ce que je me disais.
Silence. Je sais pourquoi il m’appelle et j’hésite à me prononcer. Le temps de replacer cet évènement dans le contexte.
— On fait quoi ? se décide-t-il enfin à me demander.
— Rien pour l’instant, je lui réponds, le front douloureux. Je vois Gaudin demain matin, à la première heure, et on avisera.
Le gamin se racle la gorge.
— Si je me déconnecte, il faudra attendre que votre contact revienne d’une nouvelle journée de travail pour pouvoir consulter de nouveau ce site, me prévient-il. L’indulgence aura peut-être disparu.
— J’avais compris.
Je sens sa désapprobation même s’il la tait. Je préfère m’expliquer pour qu’il arrive à trouver le sommeil une fois chez lui.
— Nous ne pouvons pas l’accepter dans la précipitation, sans en avoir d’abord référé à notre hiérarchie, et surtout sans en avoir mesuré toutes les implications. Tu l’as évoqué, une forte expertise est requise pour réaliser un meurtre rapide. N’oublie pas que nous sommes sur la session d’Al-Askari et, c’est le moins qu’on puisse dire, le pauvre ne correspond pas du tout au profil exigé. Les autres gars, derrière l’écran, doivent le savoir. Si nous fonçons, nous le mettrons forcément en difficulté, tout en risquant également de perdre notre accès à ces données.
— Alors quoi ? s’insurge-t-il. On laisse faire ?
— Non. Il faut avancer en démasquant des membres de l’Alliance sur Toulouse. Peut-être tombera-t-on à cette occasion sur des informations relatives à ce contrat ?
— Je crains que le délai imparti soit trop court.
Il a raison, mais ça ne change rien.
— Pourquoi ne pas tenter de repérer des services secondaires qui seront demandés dans les environs pour préparer la réalisation de ce meurtre ?
— Là, j’ai l’impression qu’ils ne tergiverseront pas. Un tueur, un fusil à visée laser et le tour sera joué.
Je ne vois rien d’autre pour le rassurer.
— Écoute, j’en parlerai demain à Gaudin et on décidera ensemble de la meilleure stratégie. Pour l’instant, tu devrais rentrer et essayer d’oublier tout ça.
Il soupire.
— OK. Je reviendrai vers dix heures.
— Accorde-toi plus de temps, tu le mérites.
— Je préfère pas. J’aimerais être sur place dès que le feu vert tombera pour mettre le DRH et le patron de BAT-OC31 sous surveillance électronique.
Il est à fond. En fait, il me plait bien, le petit.
— Comme tu veux. Allez, bonne nuit Damien.
— À vous aussi.
Je raccroche, un goût amer dans la bouche. Quelqu’un va perdre la vie à Toulouse dans moins de trois jours et je ne vois pas encore comment l’empêcher. Une idée s’impose. Le prochain meurtre par balle sera certainement lié à l’Alliance Palladium, ce qui pourra nous permettre d’orienter notre enquête. Je réalise tout de suite le cynisme de cette pensée et me maudit de l’avoir engendrée. Une nausée me noue les entrailles, mais je ne me prive pas pour autant d’avaler une dernière rasade de whisky.
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